Le compte-rendu de lecture

LA PRISE DE CONTACT AVEC LE LIVRE

- les livres comprennent généralement les parties suivantes :

• un titre,
• une introduction,
• un développement,
• une conclusion,
• un sommaire, placé en tête du livre (modèle anglo-saxon) ou à sa fin (modèle français),
• un apparat critique (indices, cartes, notes...).

- ces éléments doivent être lus dans un ordre légèrement différent qui est le suivant :

1. le titre : définit théoriquement les limites du sujet, voire, pose la problématique, quand il n’est pas rédigé sous forme problématique. Il faut garder le titre en tête durant toute la lecture, surtout s’il oriente fortement, voire biaise, le sujet du livre ;
2. l'introduction : normalement, en plus de fournir d’autres informations qui peuvent être intéressantes, elle présente le sujet dans le détail et expose les questions auxquelles l’auteur se propose de répondre. Si c’est le cas, on y prêtera la plus grande attention, et on en rendra compte de façon fine dans son compte-rendu. Par contre, si l’introduction se révèle creuse, on la passera en la résumant d’une phrase dans le compte-rendu ;
3. la conclusion : normalement elle répond aux questions posées dans l'introduction. Si c’est le cas, on y prêtera la plus grande attention, et on en rendra compte de façon fine dans son compte-rendu. Par contre, si la conclusion se révèle creuse, on la passera en la résumant d’une phrase dans le compte-rendu ;
4. la table des matières : elle précise l’articulation de la démonstration de l’auteur et, comme le titre, doit être gardée en tête durant toute la lecture.
5. Le développement.

- l’apparat critique, quant à lui, est fait pour être consulté selon les besoins et on doit donc s’y reporter au cours de la lecture (cartes, notes...), ou pour retrouver une information précise (indices).

LA LECTURE

- un livre est fait pour être lu... il faut donc d’abord le lire pour en comprendre la logique, éventuellement en annotant le texte pour repérer les principales informations et les hiérarchiser, si le livre vous appartient, sinon même les notes effaçables doivent être impérativement proscrites car elles dégradent progressivement l’ouvrage à mesure que les lecteurs se succèdent. En tous cas, il ne faut certainement pas chercher à prendre le livre en note à mesure qu’on le lit, car on est très rapidement noyé dans le texte et le compte-rendu tournera à la simple contraction de texte.

- deux méthodes sont possibles si le livre vous appartient, seule la première étant raisonnable si vous ne pouvez annoter le livre : lire le livre chapitre par chapitre ou partie par partie, et le mettre en fiche progressivement, ou bien lire tout le livre et le mettre en fiche à la fin. Dans ce dernier cas, la qualité du système d’annotation que vous vous serez forgé sera déterminante : ce système doit être établi une fois pour toutes, être simple, clair et ne pas gêner la relecture, raison pour laquelle l’usage du surligneur (utile pour un article ou un texte court) n’est pas adapté à l’annotation d’un livre. Voici un exemple d’annotation à titre d’illustration, étant entendu qu’il n’y a pas de meilleur système que celui que l’on met soi-même au point :

Extrait de André Pichot, La société pure de Darwin à Hitler, coll. « Champs essais », Flammarion, Paris, p. 158

- comme pour une prise de notes en cours, un compte-rendu de lecture doit s'attacher à discerner l'essentiel du discours. Entre autres choses, on va rechercher, et par ordre d’importance :

• les idées majeures, qui doivent être résumées de façon intelligible. Si certains passages sont très complexes et difficiles à résumer il ne faut pas hésiter à les recopier en entier (jamais plus de quelques lignes) ou à en donner la référence (s’ils dépassent quelques lignes) ;
• les repères essentiels : noms propres, dates, chiffres. On ne les note jamais tous, seulement ceux qui sont significatifs (c'est à dire ceux qui éclairent la problématique définie par le titre et précisée par l'introduction : c'est pour cela qu'il faut les lire d'abord) ;
• les illustrations et instruments de travail majeurs : il faut les indiquer de façon générique en début de compte-rendu (par exemple : « le livre comporte des encadrés dans le corps du texte »), les illustrations les plus importantes devant être indiquées de façon particulière (par exemple : « parmi les encadrés, on notera celui consacré à la distinction entre eugénisme positif et eugénisme négatif p. 158-159) »)

LA mise en forme[1]

- une fois la lecture effectuée, le compte-rendu peut prendre deux formes :

·         si le plan du livre est parfaitement clair et synthétique, et les titres des parties tout aussi clairs, on peut les reprendre comme tel, et présenter le compte-rendu partie par partie, voire chapitre par chapitre s’il n’y en a pas trop ;

·         si le plan n’est pas parfaitement clair, s’il n’est pas synthétique ou si les titres des parties ne sont pas clairs, il faudra mettre votre compte-rendu en forme selon un plan transversal qu’il vous appartiendra d’élaborer... en veillant à ce qu’il soit parfaitement clair et synthétique !

- en tout état de cause, quelque soit la façon de faire que vous adopterez, vous devez impérativement conclure ou commencer votre compte-rendu par une analyse critique. Ce compte-rendu, nourri des autres comptes-rendus que vous aurez pu trouver dans les grandes revues d’histoire et les sites en lignes (n’oubliez pas de citer vos sources pour ne pas être accusés de plagiat), sert à prévenir le lecteur des forces et faiblesses de l’ouvrage ainsi que des éventuels partis-pris, a priori et malhonnêtetés de l’auteur.

- la fiche de lecture est un outil de travail dont l’utilisation ne doit poser aucun problème d’interprétation. C’est pourquoi :

·         toutes les allusions à un passage du livre et les citations (mises en italique et entre guillemets) doivent être précisément référencées (par exemple : « l’auteur défend la thèse selon laquelle « l’eugénisme est sans doute l’un des derniers sujets tabous de l’histoire du XXe siècle » (p. 158) ») ;

·         vous ne devez utiliser aucun symbole ni abréviation, et veiller à ce que vos phrases soient claires (bien écrites) et explicites (compréhensibles).

M. Michel FAUQUIER